Le procès du coup d’Etat présumé du 31 mars 2021 tire à sa fin. Après les auditions des prévenus, des témoins, les réquisitions du Ministère public et les plaidoiries des avocats de la défense devant le tribunal militaire, le jugement est mis en délibéré pour ce 24 février. C’est le temps de la justice qui doit être équilibré avec le besoin d’un examen minutieux et approfondi de l’affaire en question. Les tribunaux ont pour mission de garantir que les décisions prises sont justes et équitables. Cela signifie que les juges militaires et le magistrat professionnel qui composent le tribunal militaire doivent examiner toutes les preuves présentées par les parties et soupeser les arguments juridiques avancés.
Même si le délai de 7 jours donné pour trancher une affaire impliquant une soixante de personnes semble court, il convient de noter que la justice ne doit jamais être compromise au détriment de l’équité et de la justesse de la décision rendue. Les juges doivent étudier minutieusement toutes les preuves et arguments présentés avant de rendre leur décision. La rapidité de la justice ne doit jamais être obtenue au détriment de la qualité de la justice. Car on l’a vu, quand la justice se mêle de politique, elle devient souvent folle, sectaire, partisane. Sur les affaires politiques surtout, elle ne fait usage ni du bandeau sur les yeux symbole d’impartialité, ni de la balance de Thémis qu’elle tient dans sa main gauche, qui représente l’équité. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait La Fontaine dans sa fable Les Animaux malades de la peste. Au Niger, on peut le réécrire : « Selon que vous seriez du pouvoir ou pas… ». C’est dire combien notre justice est souvent bancale, biaisée, politique. Mais nous osons espérer qu’à l’issue de ce procès, le droit va triompher et que le verdict serait juridique avant d’être politique. Dans ce pays déjà confronté à d’innombrables problèmes qui mettent en péril le vivre ensemble, l’on ne doit pas avoir l’impression que la loi et la justice ne constituent pas le dernier rempart. Ça sera une porte ouverte à l’anarchie.