La récente levée des sanctions de la CEDEAO contre le Niger, une décision saluée et attendue, ouvre la voie à une interrogation cruciale : le Niger, et par extension l’Alliance des États du Sahel (AES), doivent-ils envisager un retour dans le giron de la CEDEAO ? Cette question, loin d’être rhétorique, appelle une réflexion profonde sur les intérêts à long terme des peuples concernés.
L’isolement, quelle que soit sa justification, ne saurait être une fin en soi. Comme le soulignait Nelson Mandela, “Si vous voulez faire la paix avec votre ennemi, vous devez travailler avec votre ennemi. Alors il devient votre partenaire.” Dans cet esprit, le retour du Niger et de l’AES dans la CEDEAO ne doit pas être perçu comme une capitulation, mais plutôt comme une stratégie réfléchie pour promouvoir les intérêts communs dans un contexte régional et mondial en constante évolution.
Certes, les séquelles des sanctions sont réelles et douloureuses, mais elles ne doivent pas occulter les avantages substantiels d’une coopération régionale. La CEDEAO, malgré ses imperfections, offre un cadre propice pour la libre circulation des personnes et des biens, essentiel au développement économique et social. Le retrait de l’AES pourrait signifier une perte d’opportunités économiques, un affaiblissement des liens culturels et une diminution de l’influence politique dans les prises de décisions régionales cruciales.
De plus, dans un monde où les grandes puissances se livrent à une lutte d’influence en Afrique, l’union fait la force. La CEDEAO, en tant qu’entité collective, peut mieux négocier avec des partenaires extérieurs, dont la Chine, la Russie et les pays occidentaux. Un front uni peut efficacement défendre les intérêts de ses membres et contrer toute tentative d’exploitation unilatérale.
Enfin, le retour du Niger et de l’AES serait un signal fort de maturité politique, démontrant leur capacité à dépasser les divergences pour le bien commun. Il est impératif de se rappeler que les décisions politiques doivent être prises non pas par fierté ou rancœur, mais dans la recherche de solutions optimales pour le bien-être des citoyens.
Pour conclure, bien que la route vers la réintégration ne soit pas dénuée d’obstacles, elle est pavée d’opportunités qui ne peuvent être ignorées. Le Niger et l’AES, en faisant le choix stratégique de revenir dans la CEDEAO, peuvent contribuer à façonner une Afrique de l’Ouest plus forte, plus unie et plus prospère.