Des milliers de camions transportant des marchandises diverses sont actuellement en cours de route à destination de Niamey, via le Togo et le Burkina Faso, le nouvel axe de ravitaillement de notre pays par voie terrestre depuis la fermeture par le Bénin de sa frontière avec le Niger, suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023, qui a évincé le président Bazoum du pouvoir.
Selon Habiboulaye Gado, secrétaire général du syndicat national des transitaires du Niger (SNAT), ‘’cette gigantesque opération de convoyage des marchandises menée par les armées burkinabè et nigériennes concerne plus de 7.000 camions dont certains sont déjà entrés dans notre pays’’.
Ces milliers de camions de marchandises en provenance du Bénin où ils ont été chargés sont restés bloqués pendant plus de 4 mois pour certains au niveau des frontières entre le Bénin et le Togo et le Togo et le Burkina Faso, en raison des tracasseries douanières et policières multiples du côté du Bénin, apprend-on.
Il s’agit assurément d’un calvaire indicible pour les chauffeurs et les apprentis des camions qui sont restés séparés de leurs familles et sans ressources pour nombre d’entre eux.
‘’Lorsque nos frais de route sont épuisés, c’est la solidarité agissante au sein de la corporation qui nous permet de survivre. Ceux qui en ont partagent avec les démunis, à titre gracieux ou sous forme de prêt’’, déclare Farouk Amadou, jeune chauffeur nigérien de camion qui a connu l’épreuve difficile.
Les convois de camions sont escortés par l’armée burkinabè à partir la localité frontalière de Kaya jusqu’à Dori, à la lisière de la frontière nigérienne où notre armée entre en action pour assurer leur acheminement sur Niamey.
‘’Pour l’escorte des 7.000 camions en cours de route pour Niamey, plus de 2.000 soldats sont mobilisés au sol le long du trajet auquel s’ajoute la surveillance des convois par des vecteurs aériens afin de parer à toute attaque terroriste’’, nous a confié une source sécuritaire.
L’ambition criminelle de la CEDEAO d’asphyxier notre pays à travers ses sanctions illégales, en fermant ses voies d’approvisionnement terrestres [les frontières béninoises et nigérianes] en denrées alimentaires, pharmaceutiques et autres biens non alimentaires n’a pas pu se réaliser grâce à l’établissement de ce pont de survie par le Burkina Faso.
‘’C’est dans les difficultés qu’on connaît ses vrais parents et amis’’, dit le dicton. Malgré la situation sécuritaire intenable liée aux attaques terroristes dans la zone du Liptako-Gourma partagée par le Burkina Faso, le Mali et notre pays, ‘’le pays des hommes intègres’’ a décidé de nous soutenir pour faire échec au projet cynique de la CEDEAO.
Grâce à cette assistance inestimable du Burkina Faso, le ravitaillement en marchandises diverses du Niger se poursuit au grand dam de l’ivoirien Ouattara, le béninois Talon, le nigérian Tinubu et le sénégalais Sall, qui s’attendaient à une hécatombe dans notre pays sous les effets de leurs sanctions illégales.
Le grand mérite revient au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a vite mis en place ce mécanisme d’approvisionnement régulier afin d’éviter la pénurie des produits divers, contenir l’inflation des prix sur les marchés et alléger les souffrances des populations.
Hélas ! Malgré ces efforts qu’il consent au profit des opérateurs économiques [abattement à hauteur de 25% de la base taxable des aliments de grande consommation, escorte militaire des marchandises] les consommateurs ne sont pas sortis de l’auberge.
Les importateurs créent des pénuries artificielles pour hausser les prix des produits. La surenchère autour du prix du riz, l’aliment le plus prisé dans notre pays, est illustratif de cette pratique malsaine.
La somme de 13.500 francs arrêtée de commun accord avec le ministère du Commerce comme prix de vente du sac de riz de 25 kg auprès des commerçants détaillants n’est appliquée dans aucun marché. Alors que le même sac se vendait à 11.000 francs avant les sanctions de la CEDEAO. Les consommateurs souffrent de cette flambée du coût de la vie parce que tout simplement les autorités militaro-civiles de la transition rechignent à sanctionner durement les importateurs et détaillants véreux pour l’exemple.