Mandat de dépôt pour le directeur général et le secrétaire général de l’École Nationale d’Administration (ENA). Il en est de même pour le président du parti CRPD-Sulhu. Les deux premiers sont présumés impliqués dans une fraude au concours. Le troisième, lui, est poursuivi pour une atteinte présumée à la sûreté de l’État.
Nous le rapportions dans notre parution du 23 janvier 2023, le président du Conseil républicain pour le progrès et la démocratie (CRPD-Sulhu) est privé de sa liberté depuis le 15 janvier. Sur le point de prendre un vol pour l’étranger, Ibrahim Gado est arrêté à l’aéroport Diori Hamani de Niamey et placé en détention à la Cellule anti-terroriste de Niamey.
Les premières versions sur l’arrestation du leader du CRPD-Sulhu ont fait cas d’une somme d’argent en devises qu’il n’a pas déclarées aux services compétents. Mais la longue garde à vue dont a fait l’objet Ibrahim Gado dans les locaux de la cellule sus-indiquée, suggère d’autres motifs pouvant justifier son arrestation quelque peu rocambolesque. « Le président Ibrahim Gado est connu pour sa droiture et son attachement à la légalité, et reste serein en attendant le dénouement rapide de ce qui pourrait bien s’avérer un malentendu », lit-on dans un communiqué publié ce 23 janvier 2023 par le bureau politique du CRPD-Sulhu. Sauf que les choses ont pris une toute autre tournure. En effet, le candidat au premier tour de l’élection présidentielle de 2020 -2021 est placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Kollo. Il pèse sur Ibrahim Gado des soupçons de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État. Il est à noter que le patron de CRPD-Sulhu avait soutenu Mohamed Bazoum au deuxième tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021. En somme, c’est un allié du chef de l’État qui se retrouve en prison.