Face aux sanctions illégales et criminelles de la CEDEAO et l’embargo financier des partenaires occidentaux imposés à notre pays depuis le renversement du président Bazoum Mohamed le 26 juillet 2023, les autorités de la transition militaro-civile au pouvoir ont initié des mesures visant à permettre la poursuite du ravitaillement de notre pays en produits divers en provenance de l’étranger. Concernant plus précisément les denrées alimentaires, elles ont consenti un abattement de la base taxable à hauteur de 25% au niveau du cordon douanier pour un certain nombre d’aliments de grande consommation dont le riz, l’huile végétale, le sucre, etc.
En plus, les autorités ont surmonté l’obstacle de l’approvisionnement du pays lié à la fermeture de la frontière béninoise, en faisant acheminer les convois de camions de marchandises bloqués à Malanville jusqu’à Niamey par le corridor Togo-Burkina Faso sous forte escorte militaire. Toutes ces facilitations ont été accordées aux opérateurs économiques pour éviter la pénurie des produits et contenir l’inflation débridée de leurs prix sur le marché. Il fallait faire en sorte que les consommateurs souffrent moins des sanctions liées à la fermeture de leurs frontières par le Bénin et le Nigéria.
Le manque à gagner pour l’Etat en termes de recettes financières est énorme, mais le contexte très difficile dans lequel s’est retrouvé notre pays du fait des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA et de l’embargo financier des partenaires occidentaux imposaient ces mesures. Les opérateurs économiques ont pris l’engagement de jouer leur partition, en relevant le défi de l’approvisionnement et la stabilisation des prix des produits sur le marché.
Les sanctions de la communauté internationale pèsent depuis quatre (4) mois sur notre pays. Cahin-caha, l’acheminement des marchandises par l’axe Burkina Faso se poursuit, mais les commerçants rechignent jusqu’ici à respecter leurs engagements. Le prix de vente chez les détaillants du sac de riz de 25kg importé par les Ets Houdou Younoussa arrêté de commun accord avec le ministre du Commerce à 13.500 F CFA n’a jamais été respecté. Avant l’embargo de la CEDEAO, il était à 11.000 francs CFA. Les consommateurs l’achètent actuellement entre 14.500 et 16.000 francs chez les commerçants détaillants. C’est à prendre ou à laisser ! Les commerçants continuent de dicter leur loi en dépit des facilités qui leur sont consenties par l’Etat.
Plus choquant encore, c’est cette triche à laquelle ils s’adonnent, consistant notamment à réduire le poids réel des sacs, comme l’a prouvé ce contrôle effectué au niveau des marchés par la direction générale du commerce en collaboration avec l’Agence nigérienne de normalisation, de métrologie et de certification.
Le printemps de triche
Avec des appareils de mesure appropriés, l’inspection a permis de découvrir que les poids de sacs de riz importé de 25 et 50 kg n’étaient pas conformes aux mentions spécifiées sur les emballages. Le pesage des sacs a donné des poids allant de 20,91 kg à 24,30 kg pour des sacs de 25 kg. Le chef de la mission de contrôle a qualifié cela de ‘’pratique commerciale frauduleuse’’ à laquelle s’adonnent certains commerçants.
Devant ce constat, il suggère que l’Etat prenne ses responsabilités en sanctionnant ceux qui sont pris la main dans le sac pour protéger les droits des consommateurs. L’appel sera-t-il attendu ? Rien n’est moins sûr, avec des autorités incapables de faire respecter les décisions qu’elles prennent dans le secteur du commerce précisément. Ces manquements sont constatés au niveau du riz importé, l’inspection doit s’intéresser aux dépôts de vente du riz du Niger à Niamey.
Les contrôleurs constateront à ce niveau qu’il n’y a même pas la marchandise parce que tout simplement les tenanciers des dépôts transfèrent systématiquement les stocks mis à leur disposition à des commerçants de la ville qui revendent en cachette le sac de 25 kg à 14.500 voire 16.000 francs au lieu de 11.000 francs. Une pratique intolérable qui montre le degré de cupidité de nombre de Nigériens, qui se disent patriotes. Il faut y mettre fin si l’on veut réellement faire du slogan ‘’consommons nigériens’’ un réflexe dans notre pays !