L’annulation par le Niger de l’accord de coopération militaire avec les États-Unis constitue un éclatant révélateur de l’hypocrisie et de l’impérialisme américain. Cette décision, loin d’être un caprice diplomatique, est une réaction légitime à l’arrogance et à la démesure d’une superpuissance qui, sous couvert de coopération, impose sa volonté en foulant aux pieds les principes de respect et de souveraineté nationale et loin de l’idéal démocratique qu’elle prétend incarner.
Les États-Unis ont montré une incapacité flagrante à respecter et à comprendre les aspirations légitimes d’un Niger souverain. La décision de Niamey de mettre fin à cet accord, qui n’était qu’un leurre, un instrument de domination masqué, est une réponse justifiée à l’attitude condescendante de l’administration américaine, qui a démontré une ignorance crasse des réalités africaines.
L’approche unilatérale des Etats-Unis dans leur gestion des relations internationales, qui consiste à dicter sa loi sans tenir compte de l’avis et des intérêts des autres nations, est symptomatique d’un impérialisme déguisé en diplomatie. Il est temps de questionner cette hégémonie qui, sous couvert de coopération, perpétue un système d’influence indésirable. La rupture de l’accord militaire par le Niger n’est pas seulement un acte de défiance, mais un signal fort d’émancipation et de réappropriation de son destin.
Par ailleurs, il est nécessaire de s’interroger sur les motifs réels qui sous-tendent l’engagement militaire américain en Afrique, particulièrement au Niger. La lutte contre le djihadisme, bien que noble en apparence, masque souvent des intérêts géostratégiques et économiques. Le cas de la base d’Agadez,présentée comme un rempart contre le djihadisme, sert en réalité les intérêts impérialistes américains dans la région.
En somme, l’attitude des États-Unis envers le Niger est révélatrice d’une politique étrangère obsolète et autoritaire, indigne d’une puissance qui se veut porte-étendard de la liberté et de la démocratie. Cette situation appelle à une prise de conscience collective sur le continent africain : celle de réaffirmer la souveraineté de nos Etats et de s’engager sur la voie d’une coopération internationale respectueuse et équitable. Le Niger, par sa décision audacieuse, a montré la voie à suivre. L’ère d’une suprématie incontestée américaine est révolue.