Qu’elle était belle et séduisante, cette communauté économique du temps de notre jeunesse ! Respectable et respectée, au plan continental et extracontinental, sa crédibilité la précédait dans tous les fora et rencontres internationales. Hélas ! Elle a commencé à se prostituer dès qu’elle a accepté d’être subventionnée par l’Extérieur, notamment par l’Union européenne, le NDI, le Japon et d’autres. Quand seuls les intérêts de ses membres étaient primordiaux, elle allait de par le monde, la tête haute, et le regard franc dardé sur les partenaires louvoyants. Et maintenant ? Elle se farde le visage piteusement et essaie de retrouver ses attraits d’antan. Trop tard. Un mal profond la ronge. Elle est même passée de vie à trépas, sans s’en rendre compte. Aujourd’hui, nous avons affaire à un Zombie. Un mort-vivant …
Des signes avant-coureurs
Du point de vue des Nigériens, les quatre cavaliers de l’Apocalypse ont pour noms : Alassane Dramane Ouattara, Patrice Talon, Macky Sall et Bola Tinubu, teigneux et vindicatifs dans un ordre décroissant. Dans une semaine, (ou un peu plus) les Nigériens sauront à quelle sauce la Cour de Justice de la CEDEAO compte les bouffer. Son verdict, cependant, n’engagera qu’elle. La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Auguste organisation régionale est la seule à pouvoir trancher en dernier ressort. On imagine mal que les deux entités précitées puissent avoir des positions divergentes sur un sujet aussi préoccupant que les sanctions honteuses et arbitraires, contre le Niger. Quoi qu’il en soit, l’institution est consciente d’être à la croisée des chemins. Une surestimation de ses propres forces peut entraîner des dégâts irrémédiables. Une mauvaise appréciation de la situation peut provoquer des bouleversements catastrophiques pour toute la région. Elle marche sur des œufs. A quoi bon se soucier de ses états d’âme, puisque nous avons déjà conclu à sa disparition programmée, quel que soit le verdict de la Cour de Justice, et les décisions de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, qui doit suivre. Un fait intriguant devrait normalement nous interpeler. On est en train de déterrer des dossiers poussiéreux de biens mal acquis (BMA) dont l’un concerne Madame Alassane Dramane Ouattara. Soit dit en passant, comme pour Madame Ali Bongo. C’est le modus operandi des hommes de l’ombre, quand on veut prendre ses distances par rapport à un partenaire jugé, subitement, encombrant. Ça commence comme ça. L’argumentum ad hominem, contre lui ou contre un proche. Quand on a utilisé jusqu’à l’extrême limite, une idée, un homme, une personne morale ou une entité politique, on arrive à un point où il (ou elle) ne sert plus à rien. Il faut le (ou la) jeter à la poubelle. Cas d’Alassane Dramane Ouattara, et par extension, de la CEDEAO.
Mort cérébrale
Il nous vient en mémoire, qu’un chef d’état Européen, Nicolas Sarkozy en l’occurrence, a annoncé très solennellement « la mort cérébrale » de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), avant que l’Ukraine ne soit attaquée par la Russie. C’est seulement par la suite qu’il a dû ravaler ses propos, l’OTAN ayant retrouvé une vigueur et une combativité insoupçonnées. Peut-être est-il prématuré d’enterrer trop vite la CEDEAO? Elle peut momentanément disparaître, ou se métamorphoser, ou renaître de ses cendres tel un phénix. Qui sait ? Toujours est-il qu’il lui serait extrêmement difficile de repartir sur de bonnes bases sans une refonte totale et profonde de ses textes fondamentaux. C’est seulement à ce prix qu’elle pourra espérer une adhésion sincère des peuples qu’elle prétend aider.