A vrai dire, nous l’avouons, nous étions parmi les plus sceptiques sur la réussite de sa mission quand Maître Souna Issaka a été nommé président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) durant la transition militaire du Chef d’Escadron Daouda Malam Wanké en 1999. Nous étions dans l’erreur. Très vite, nous nous sommes rendus compte que nous avions affaire à une main de fer dans un gant de velours.
Par la suite, réélu président de la CENI, Issaka Souna et son équipe ont abattu un travail remarquable en réalisant le premier fichier électoral biométrique du Niger et en amenant à bon port tout le processus électoral (local, législatif et présidentiel) jusqu’à sa dernière phase en cours qui concerne aujourd’hui la diaspora, autrement dit, la neuvième région électorale du Niger, celle qui verra l’élection de cinq (5) députés manquants, dès le 18 juin 2023. En réalité, rien d’étonnant en cela, étant donné le parcours bien balisé de l’homme dont il est question ici.
Souplesse et fermeté
On le dit parfois rigide comme un i. Pour autant, on le sait très porté sur le dialogue et la consultation. Ce mélange de postures, en apparence paradoxal, se révèle fondamentalement comme un atout majeur pour l’homme de loi, chargé de dire le droit dans l’intérêt du plus grand nombre et selon les textes en vigueur. Ancien bâtonnier de l’ordre des Avocats du Niger, Maître Issaka Souna est devenu, par la suite, un expert des élections dans l’espace subsaharien. L’ancien Ministre de la Justice qu’il fut, vêtu de la probité que l’on lui reconnaissait, avait tout naturellement été plébiscité pour diriger la Commission électorale Nationale Indépendante du Niger (CENI). Il a étendu son expertise au niveau international, spécifiquement le volet gestion des processus électoraux et réformes judiciaires (Organisation des Nations Unies, Organisation Internationale de la Francophonie, Union Européenne? etc). Le moins que l’on puisse dire, c’est que durant tout son parcours de fonctionnaire (national ou international), il n’a connu aucun à-coup majeur. Il fut, à tous ces postes prestigieux, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Dernière ligne droite
Le vendredi 17 Mars 2023, Maître Issaka Souna et son équipe ont rencontré les médias pour faire le point sur le vote des Nigériens à l’étranger. Ce processus démarré le 15 octobre 2022, après consultation des partis politiques et de la société civile, constitue la dernière phase du mandat du bureau actuel de la CENI. Il ressort de la rencontre susdite que les choses suivent normalement leur cours, et tendent même à le devancer. C’est ainsi que l’estimation initiale de 119.998 électeurs pour la diaspora a été validée à 205.314 électeurs inscrits. Sauf séisme de dernière minute, le scrutin du 18 juin prochain se déroulera sans problèmes majeurs. Ils sont, pour ainsi dire, sous de bons auspices grâce, il est vrai, à la compétence avérée de Maître Issaka Souna et son équipe et grâce aussi au travail rigoureux de l’administration centrale, notamment diplomatique et le travail de sensibilisation et d’accompagnement de la CENI, des partis politiques, de la société civile et des médias nationaux. Que dire de plus ? Rien, sauf qu’au Niger la preuve est faite que nous avons de hauts cadres à l’exemple d’Issaka Souna qui savent se montrer à la hauteur des événements auxquels ils doivent faire face. Croisons les doigts…
ABB
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